Par un beau jour du mois d'avril, je me baladais autour de chez moi en observant la nature environnante. La nature ressource, donne de la force, apaise. Autour de moi : des monts et vallées, des forêts et prairies. Tout semblait paisible, beau et verdoyant. Cependant, en y regardant de plus près, je me suis rendu compte qu'elle était jonchée de déchets. De-ci, de là, un bout de plastique, une bouteille, une boite en carton. Comment se fait-il que dans un environnement préservé comme le sud de la Corrèze, il y ait autant de déchets polluants ? D'où viennent-ils ? Je pris alors une décision. Ni une ni deux, je suis rentré chez moi récupérer un sac et une paire de gants. En-avant pour un nettoyage des environs ! Le but était simple : faire le tour de notre maison, en ne nous éloignant pas à plus de 300 mètres. C'est parti ! J'empruntais deux petites routes de campagne en scrutant les bas-côtés. Quelle ne fut pas ma surprise de devoir m'arrêter tous les 10 mètres pour ramasser un déchet qui n'avait rien à faire là ! Petit à petit, mon sac s'est rempli jusqu'à l'inévitable moment où il fut plein. En seulement 10 petites minutes, en me baladant uniquement à moins de 300 mètres de chez moi, j'ai ramassé un sac complet de déchets.

N'est-ce pas un petit peu fou ? Comment imaginer que dans une campagne, paisible, préservée, peu habitée, il soit possible de remplir un sac en quelques minutes seulement. Agacement, énervement, motivation. Plusieurs sentiments se sont emparés de moi. Agacement face à la bêtise de ceux qui ont laissé ces déchets en pleine nature, de l'énervement face à l'aberration que cela représente, face à l'éducation que ces personnes ont reçue les amenant à laisser leurs déchets en pleine nature, face à leur manque de remise en question mais aussi de la motivation à faire changer les choses, à agir de mon côté, avec mes proches, avec vous, utilisatrices et utilisateurs d'Ecomail. Motivation à montrer ce qui est aberrant et énervant pour que d'autres puissent essayer, eux aussi, de faire le tour de leur « chez-soi » pour retirer de la nature ce qu'elle n'aurait jamais du recevoir. Allez-vous agir, vous aussi ? Un sac, des gants, de la motivation. Voilà ce qu'il faut pour aider, même un tout petit peu, mais c'est déjà beaucoup. Beaucoup pour cet oiseau qui ne finira pas étouffé avec un bout de plastique. Beaucoup pour ce poisson qui n'avalera pas un micro-morceau de déchet lorsque celui-ci, le temps passant, arrivera dans nos rivières puis dans nos mers. Beaucoup car un petit peu ajouté à un autre petit peu, cela finit par faire beaucoup.
Petit à petit, mes pensées se sont envolées vers un monde différent, créé par nous autres, Humains : le monde numérique. Dans ce monde, nous y laissons également, petit à petit, de très nombreux déchets. Des vidéos stockées sur Youtube à vie, pour rien. Des images sur Instagram stockées à vie. Pour rien. Des Tweets, des « Réels » très virtuels, pour rien. Tous ces déchets numériques virtuels ne servent à rien, si ce n'est consommer. Consommer de l'espace disque, de l'énergie, des ressources. Consommer de l'eau, de l'électricité. Consommer pour rien. Et si nous faisions du tri ? Tri de nos mails, tri de nos vieilles vidéos sur les différentes plateformes, tri de nos veilles publications devenues obsolètes et inutiles ? Chez Ecomail, nous l'avons fait.
Et puis, il y a aussi tout ce matériel que nous produisons pour accéder à ce monde virtuel. En 2019, 54 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générées (source). Que faire ? Recycler bien sûr. Dès que c'est possible, il faut envoyer nos anciens outils pour qu'ils puissent avoir une seconde vie. Mais recycler, c'est aussi produire. La solution serait-elle plus simple ? Garder. Garder plus longtemps. Conscience. Avoir conscience de ce que nous achetons pour garder plus longtemps. Mais comment susciter cette conscience ? Informer. Informer sur la réalité : nous changeons trop souvent d'ordinateurs, de téléphones et autres appareils électroniques. Ralentir. Il faut ralentir. Gardons nos objets plus longtemps, soyons vigilants à leur fin de vie. Ne produisons que si c'est nécessaire. Prenons conscience.